[10/06/82] And I've seen better days you know, we'll take it slow... (Clarke & Nate)
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Nathan Miller
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06/07/2017
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Sujet: [10/06/82] And I've seen better days you know, we'll take it slow... (Clarke & Nate) Lun 10 Déc - 1:22
Chrono :
• Lieu du rp : Echelon 4 - Secteur 405 - Grand Hall - Mont Weather • Date du rp : 10/06, dans l'après-midi. • Participants : Clarke & Nate • Météo : • But du rp : Les retrouvailles des conscrits • Résumé du rp : (A éditer une fois le sujet terminé. Ca vous permettra de voir si vos persos vous ont laissé faire ce que vous vouliez. Et surtout, ça vous permettra de nous dire ce qui a pu se passer d'important, pour la chrono générale si cela s'avère utile. Ou ça servira simplement aux gens qui peuvent être concernés par votre sujet ! N'hésitez donc pas à nous dire si vous avez dû vous battre, si vous avez eu de la "visite" de la Faune et/ou de la Flore... Bref, on veut tout savoir !)
J'étais confiant. J'étais plein d'énergie. Je crois que j'étais assez heureux à cette époque de ma vie parce que même si je n'étais pas avec lui, je savais qu'il existait. C'était déjà inespéré.
And I've seen better days you know, we'll take it slow.. Nate et Clarke
Il n'y a pas à dire. Les choses, ici, dans ce bunker, sont assez étranges et bizarrement assez semblables à la vie qu'on menait sur l'Arche. Disons que la seule vraie différence, c'est qu'on est maintenant enfermé entre quatre murs, sous terre et non plus entrain de graviter autour de la planète. Mais, après avoir passé ces quelques jours et semaines à l'air libre, il me faut tout de même avouer qu'être à nouveau enfermée, c'est sacrément déstabilisant. Est-ce qu'on est amené à devoir vivre cachés, en fait ? La question de ces Natifs bien hostiles, qui nous ont bien eu pour le coup, se fait assez pressente et régulière dans ma tête. Je n'ai aucune nouvelle des nôtres partis en direction de l'autre moitié de la navette, ou pas grand chose de neuf. Je ne sais pas s'ils ont réussis pas plus que s'ils sont toujours en vie. Tout ça, forcément, ça me fait mal. Ne pas savoir, être dans le flou le plus complet -et ce, peu importe le sujet au final-, c'est vraiment quelque chose où j'ai du mal. Pas au point d'en être une maniaque du contrôle, tout de même ! Mais, oui. J'ai peur. Et cette peur-là me ronge. On a beau avoir acquis un certain confort, ici, au bunker, les choses pourraient être beaucoup plus agréables si tous étaient ici, avec nous. Une peur beaucoup plus forte lorsque mon regard dérive jusqu'à mon poignet qui a retrouvé ce fameux bracelet en cuir qui, pourtant, n'avait pas fait le voyage avec moi. Oh, non ! Il n'est plus à moi, depuis un moment déjà. Disons qu'il s'agit plutôt d'un .. prêt ?
Après avoir passé la matinée à lire des ouvrages divers que j'ai pu emprunter et après avoir rejoint tout le monde dans cette grande salle pour le repas, me voilà à déambuler dans les couloirs de ce bunker. Du moins, ceux qui nous sont ouverts. Et, sans trop savoir comment ni pourquoi, mes pas m'ont traîné jusqu'à ce fameux hall. J'ai beau avoir déjà vu tout ce qui est exposé en ce lieu, il n'empêche que je reste bien attentive devant toutes ces nouveautés. Penchant la tête sur le côté, je me retrouve face au portrait d'une vieille dame. Très vieille dame. Elle dégage une idée de sérénité assez forte. Et là, j'avoue sursauter en entendant une voix bien familière sans même que je n'ai vu ou entendu Nate venir jusqu'ici. « Bordel, t’as presque autant de rides qu’elle ! » Me tournant pour lui faire face, je ne peux pas m'empêcher de répondre à son sourire, en adoptant le même une fois l'effet de surprise passé. Si certaines pourraient mal prendre une telle salutation, ce n'est clairement pas mon genre. Parce que je sais très bien où il veut en venir. Si bien que je roule des yeux, tout en reportant mon attention vers cette dame, décédée depuis bien des siècles de ça. « T'es juste jaloux que j'sois mieux conservée que toi du poids des années. » que je lui réponds, tout en arquant un sourcil comme pour l'inviter à oser me contredire. Ce Nate, sincèrement, je ne pensais pas le revoir de si tôt. Et c'était une sacrée surprise que de l'entendre, hier soir, durant le dîner et de pouvoir m'assurer que c'était bel et bien lui, en resserrant mes bras autour de lui. Un geste pas familier entre nous, mais qui sur le moment, m'avait juste paru si .. normal et presque nécessaire pour ces petites retrouvailles surprises. « Comment vas-tu, chère co-anniversée ? » Haussant les épaules, j'avoue ne pas vraiment savoir quoi répondre à sa question. Surtout que Nate est loin d'être con, et si je lui dis clairement que c'est la super grande forme, il ne me croira pas. « Ça peut aller. Et toi ? » Je doute que lui aussi ne déborde de grande énergie, mais on ne sait jamais. Histoire d'illustrer un peu mon manque de joie, je ne tarde pas trop à ajouter « Disons que ça m'inquiète un peu qu'on ne soit pas tous ici.. » Et c'est peu de le dire. Fronçant un peu les sourcils, je redresse la tête vers lui, pour croiser son regard. Pendant une brève seconde, j'hésite. Mais, je cède facilement face à mon besoin de savoir. « Ceux qui sont partis de notre camp sont arrivés au votre ? » Sans m'en rendre compte, j'en suis à tirer sur mes manches, redoutant une réponse négative. Ce qui voudrait dire.. Non, il ne faut pas y penser. « En tout cas, bon anniversaire. Avec un peu de retard. Mais, ce n'est pas parce que je l'ai oublié, hein ! » que je conclus, tentant de retrouver un petit sourire ainsi qu'une teinte d'humour dans ma voix. Comment pourrais-je seulement oublier son anniversaire, alors qu'on le partage à quelques heures près ?
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J'étais confiant. J'étais plein d'énergie. Je crois que j'étais assez heureux à cette époque de ma vie parce que même si je n'étais pas avec lui, je savais qu'il existait. C'était déjà inespéré.
And I've seen better days you know, we'll take it slow.. Nate et Clarke
La seule chose dont j'ai conscience, avec que Nate se tient face à moi par je-ne-sais-quel-miracle, c'est que certains de cet autre camp sont entrés au bunker. Si c'est rassurant de les savoir ici, eux aussi ? Bien entendu. Mais, il n'empêche qu'il manque encore énormément de monde. Plus le temps passe, et plus j'en deviens anxieuse. Qu'est-ce qu'ils foutent ? Où est-ce qu'ils sont ? J'ai bien trop de questions en tête, si bien que j'ai eu du mal à dormir cette nuit. Ce dortoir s'est un peu rempli, mais pas encore assez pour que je sois plus calme intérieurement. Nous, là, on est au chaud. Sur des matelas bien confortables. On peut se doucher, enfiler des vêtements propres, manger à notre faim. Et tenter d'essayer de faire comme si tout allait bien. Essayer de simplement vivre plus que survivre. Nate, c'est un visage que je connais, au moins. Le revoir me rassure un peu. Surtout lorsqu'on délire sur cette conservation de l'apparence malgré notre année de plus. Il m'arrache même un petit rire, lorsqu'il fait genre d'être particulièrement blessé par cette.. vérité ? « Ah, je suis offensé de ce que tu avances ! » Haussant simplement les épaules, prenant une mine compatissante, je pivote un peu plus histoire d'être vraiment face à lui. « Tu sais ce qu'on dit pourtant ? Il n'y a que la vérité qui blesse. » Et ces mots-là, franchement, je devrai méditer dessus un peu, non ? Bref, pas le moment ! « Fais pas ta maligne, blondie, un jour, je percerais ton secret de ta conservation quasi parfaite ! Parce que t’as quand même une ride, là. Oh, et un cheveux blanc ici. Puis une autre ride ici ! » qu'il me lance avec humour, alors que j'essaie de chasser cette main qui virevolte autour de mon visage et de mes prétendues rides et autres cheveux blancs, non sans faire genre de bouder un peu ! Si j'en ai -heureusement que je suis blonde, ça se verrait moins-, c'est sans doute à cause du stress qu'on s'est tous mangé en arrivant ici et pas de l'âge, non ? « Ce sera trop tard. T'auras déjà accumulé trop de retard. » que je finis par glisser, avec un sourire du bout des lèvres. On peut avoir l'air de deux gamins quand on s'y met. Peut-être que c'est ça, notre pouvoir de jeunesse éternelle ? Pouvoir compter sur son co-anniversé adoré pour un traitement de bonne humeur ?
Assez déconné. Des sujets un peu moins légers s'invitent forcément dans ces retrouvailles imprévues. Ce n'est pas un secret, l'absence des autres m'inquiète assez. Si ces Natifs sont aussi violents que nous l'ont dit nos « sauveurs », ça n'ira pas mieux tant qu'ils ne seront pas avec nous. Ici. Ou pas. « Merci et bon anniversaire à toi aussi ! Mais je te préviens : le jour où t’oublies mon anniversaire, je t’amène voir un docteur, sans te laisser le choix de refuser ! » Bon, d'accord. Ce n'est peut-être pas nous sans une touche de n'importe quoi, histoire de se rassurer un peu comme on le peut, sans doute. « Ce qui vaut pour toi aussi. » Et ça tombe plutôt bien, je connais une doc vachement compétente ! Ou presque. Hum. Finalement, je ne tiens pas franchement plus longtemps. Et me voilà à lui parler des quelques uns de notre groupe parti rejoindre ceux de son groupe à lui. Non, je ne pense à personne en particulier ! La Terre est bien trop imprévisible, on le sait très bien maintenant. N'importe quoi aurait pu leur arriver. « Et ne t’inquiète pas : ceux de ton camp sont bien arrivés ! Même si je suis parti peu de temps après leur arrivée, mais ils avaient l’air en forme. » Et un léger soupire de soulagement, alors que mes yeux se lèvent vers le plafond. Une petite dose de stress en moins, ça ne fait pas de mal ! Au moins, je sais qu'ils sont avec les autres et pas perdus au milieu de nulle part, ou pire. « Bonne nouvelle.. » que je ne peux pas m'empêcher de commenter, dans un murmure. Deux simples mots qui m'ont échappé, qui paraissent assez anodins face à Nate, mais qui, je dois -me- l'admettre, sont plus lourds que ça. Finalement, sans trop comprendre pourquoi, j'en viens à tourner la tête, histoire de croiser à nouveau ce regard qui m'avait interpellé avant l'arrivée de mon co-anniversé. Ou peut-être que je me détourne de lui pour qu'il ne décèle rien de plus dans ces deux simples mots glissés. Ma lèvre se retrouve même discrètement prisonnière face à ces questions clairement platoniques qui me viennent en tête, mais que je ne peux pas lui poser. Du grand n'importe quoi pour un cerveau en ébullition ces derniers jours. Dire que ce n'est que le début ! « Ne t’inquiète pas non plus, je suis sûr que Zack va bien ! » En l'entendant parler de Zack, je reporte instantanément mon attention vers Nate. Évidemment, il n'est pas au courant. Il ne sait pas que c'est un peu tendu, en ce moment, entre nous. Ils sont amis, en plus. Son clin d’œil me force à lui adresser un petit sourire, genre tout va très bien, bien qu'il ait ranimé ce que je tentais de garder sous silence. Il ne sait pas non plus, je pense, que pour beaucoup dans le camp d'où je viens, certains s'amusent à m'appeler « maman ». Sauf que le « papa » pour beaucoup, n'est pas Zack. C'est débile, non ? Je ne sais franchement pas ce qui peut passer dans la tête de certains, et tout ça ne m'aide pas franchement. Surtout que je tiens à Zack. Il est quelqu'un de bien, qui est capable de tout pour moi. Je ne devrais pas être aussi déstabilisée de parler de lui, alors qu'on est ensemble. Surtout que Nate est son ami. Normal qu'il me dise ça, pour me rassurer. Bon, c'est le moment de dire quelque chose, Clarke ! « D’ailleurs, comment ça se fait qu’il ne soit pas là ? » Aïe. Décidément, il n'est pas le fils Miller pour rien. Et même s'il lance ces questions sans arrière pensée -enfin, je crois-, il arrive bien à mettre le doigt où ça coince un peu. Passant une main dans mes cheveux, lâches, je ne m'attendais pas trop à parler de tout ça aujourd'hui. « J'espère que tu as raison.. Le temps est juste horrible là où se trouve le camp. Et ces gens, qui vivent là-haut sont bien trop dangereux.. » Oui, je suis inquiète pour Zack. Dire l'inverse serait me mentir à moi-même. Comme dit, je tiens à lui et j'espère vraiment que Nate a raison. « Zack n'était pas avec nous quand on est tombé dans leur piège. » que j'ajoute, soupirant doucement, ne sachant pas si son absence en ces lieux est une bonne ou une mauvaise chose. C'est quand même un peu étrange par ici, même si nos hôtes sont particulièrement bienveillants. Mes yeux dérivent à nouveau vers ce mur hautement décoré. « Et toi, t'as pu avoir des nouvelles de Bryan depuis qu'on est sur Terre ? » Ma curiosité m'a poussé à lui demander ça. Puis, pour le coup, on partage un peu le même ressenti. Même si pour lui, c'est encore différent. Moi, Zack est aussi sur Terre après tout. « Enfin.. Sous terre, ce serait un peu plus précis pour le coup. » Et ça, j'avoue que c'est un gros point noir de la vie au bunker. Je commençais à bien prendre l'habitude de sentir le vent contre ma peau, ou la chaleur du Soleil venir me réchauffer après une nuit des plus froides. Être dehors, tout simplement. Sauf qu'ici, on est en sécurité. Ou du moins, on essaie de nous le faire croire.
Pando
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J'étais confiant. J'étais plein d'énergie. Je crois que j'étais assez heureux à cette époque de ma vie parce que même si je n'étais pas avec lui, je savais qu'il existait. C'était déjà inespéré.
And I've seen better days you know, we'll take it slow.. Nate et Clarke
Peu de personnes, sur l'Arche, peuvent se vanter d'avoir un co-anniversé -un terme inventé de toute pièce par Nate et moi-. On a beau ne pas être les plus grands amis pouvant exister, il n'empêche que je suis contente de partager un tel lien avec lui. Même si on se chamaille souvent comme de grands gamins, comme là. « JE SAIS : c’est juste parce que t’as quelques petites heures de moins que moi, rien d’autres ! » Me pinçant les lèvres, mes épaules se haussent brièvement alors que mon regard finit attiré par le sol. Un peu comme si j'avais « honte » que mon secret farouchement gardé ne soit dû qu'à ces quelques heures de vie nous séparant. « On n'peut véritablement rien te cacher ! » que j'avoue dans un soupir, poursuivant sur le ton qu'a pu prendre ces retrouvailles presque inespérées. Avec un peu de retard, on finit d'ailleurs par ces souhaits d'anniversaire. Un classique, comme dit, entre nous et qui m'a toujours fait sourire. Partagé ma date de naissance aurait pu être franchement plus chiant avec un autre. « Ca n’arrivera pas ! » qu'il me répond, lorsque je lui renvoie sa remarque passée, au sujet d'un éventuel oubli de ma part. « Toi, t’as l’apparence de la jeunesse qui s’éternise de ton côté, moi, j’ai une mémoire de très bonne qualité ! Faut savoir partager équitablement, Griffin ! » Là, pour le coup, je me peux pas m'empêcher de pouffer de rire, le regard pétillant de malice tant ça me fait juste plaisir de pouvoir compter, encore un peu, sur la présence de mon cher co-anniversé et son flot de conneries malgré les années -c'est même de pire en pire, en fait, si vous voulez mon avis et non, je ne suis pas forcément mieux, évidemment !-. Avec un léger sourire, signe avant-coureur d'une nouvelle connerie de ma part, je lui réponds simplement « Hey ! J'ai pas envie d'alimenter ces débilités d'Avant-Guerre disant qu'une nana doit se contenter d'être « canon » ... » un mot que j'illustre de guillemets de mes deux mains « … et rien n'avoir dans le cerveau ! » Croisant les bras, feignant d'être outrée de son sous-entendu, je n'arrive pourtant pas à m'empêcher bien longtemps de me mordiller la lèvre pour ne pas laisser un nouveau rire m'échapper. Surtout que certaines personnes présentes semblent nous trouver un peu trop bruyants et dissipés. « J'veux bien te laisser être un peu canon avec les années qui passent, t'en fais pas ! » que j'ajoute, tout en lui donnant un petit « coup de poing » amical sur l'épaule. N'allez pas croire que mon co-anniversé est un homme battu ! Si j'avais donné un vrai coup, permettez-moi de vous dire que ma main serait plus à plaindre que son épaule.
Puis, forcément, on en vient à parler de cette volonté de réunir nos deux camps. Avec le soulagement de savoir que le groupe de « notre » camp à réussi, visiblement, à rejoindre celui de Miller. En sachant cela, peut-être que j'arriverai à dormir un peu plus cette nuit. En sachant, notamment, que Bellamy va bien. Et que les Blake sont enfin réunis. Comme il le voulait et l'attendait. Je ne peux pas m'empêcher d'avoir un léger sourire en y pensant. Après, forcément, avec ce qu'il nous est arrivé, avec cette attaque de Natifs sur notre petit groupe, je n'ai pas forcément la même image allant vers une certaine tolérance à leur égard que Nate. Du coup, son « Pas tous… » me surprend un peu. Arquant un sourcil, je le regarde. Est-il tombé sur des Natifs qui ne souhaitent notre mort ? Cela s'oppose bien à ce que les Montagnards nous ont raconté à leur sujet même si, comme toujours, je n'ai tendance à croire que ce que je vois, peu importe les histoires qu'on peut me raconter. Comme quoi.. « Ah ? » que je lance simplement, me demandant sur qui il a bien pu tomber pour lui faire penser que certains, en-dehors de ce bunker, peuvent être des gens un minimum fréquentable pour ne pas mal finir.
Il n'empêche qu'être ainsi, dans ce bunker, me fait presque perdre la tête. J'ai cette envie, naïve, de croire qu'on va pouvoir enfin reprendre nos vies où elles s'étaient arrêtées dans l'Espace auprès de ceux à qui on tient. Mais, les plans risquent d'être tout autre. Pas drôle, sinon. Toujours est-il que voilà le sujet « Zack » lancé. Ce qui ne m'étonne pas vraiment, vu à quel point Miller et lui s'entendent bien. Pour le coup, j'ai un peu de mal à soutenir son regard. Étrange, hein ? La tête que fait Nate me perd un peu plus. Je devrai, moi aussi, être déçue de l'absence de mon petit-ami entre ces murs, mais.. Bref. Passons à un autre sujet un peu moins délicat pour moi. « Enfin, si, j’en ai eu, mais indirectement. J’ai pu parler à mon père, tout à l’heure, il m’a donc donné des nouvelles de Bryan… » Ah, la joie des communications radio qui nous sont possible avec l'Arche. Un doux sourire se forme sur mes lèvres, alors que je repense à la voix de ma mère que j'ai pu entendre il y a peu, et qui m'a fait un bien fou. J'imagine que Nate doit être aussi soulagé d'avoir entendu son père lui adresser quelques mots. Surtout s'il a pu lui donner quelques nouvelles de son gars en passant. « Normalement, je lui parle demain. » Bonne nouvelle pour mon co-anniversé ! Lui adressant un sourire un peu plus marqué, je suis juste contente pour lui surtout en voyant son visage s'illuminer de la sorte. Bon, d'accord. Ce ne sont que des conversations radio. Mais, on va devoir s'en contenter pour le moment. Autant ne pas jouer aux exigeants insatisfaits. « C'est dingue de pouvoir leur parler comme ça, après tout ce temps.. » que je réponds, tournant légèrement la tête pour reporter mon regard sur une nouvelle toile et en tirant sur l'une de mes manches distraitement. C'est un peu comme si je me sentais coupable, en quelque sorte, d'avoir la chance que Zack soit avec moi sur Terre, mais de ne pas être aussi heureuse que je le devrai pourtant rien qu'avec sa présence. Nul doute que si Nate avait pu compter sur Bryan, ici, il aurait été des plus comblés. « J'imagine que tu auras beaucoup de choses à dire à ton gars. » Quelques mots que je me permets d'ajouter, toujours avec un petit sourire tout en reportant mon regard vers Nate. « Et comment va ton père ? » Voilà une question qui mérite d'être posée, vu ce que m'a raconté ma propre mère sur les derniers événements sur l'Arche et qui, j'en suis sure, n'ont pas laissé de répit à la Garde. Et encore, je suis tellement loin de tout savoir. Comme d'habitude, hein. Sentant mon co-anniversé absorbé par une peinture, mon regard dérive jusqu'à l'objet de sa contemplation silencieuse. Un champ qui s'étend à perte de vue, avec de magnifiques arbres en tout genre quadrillent le paysage. A mon tour, je m'y attarde, appréciant les couleurs qui s'en dégagent. « C'était pas comme on l'imaginait, hein ? La Terre, je veux dire... » En entendant ces mots, ma tête se retourne vers Nate. Oh que non. Qui aurait seulement pu imaginer ce qui se passe pourtant par ici. Alors même que l'ensemble des scientifiques de l'Arche estimaient la vie encore impossible ici-bas. Tout a tellement changé.. « De loin pas. Et pourtant, je suis sûre que mon p.. » Me stoppant dans ma phrase, je me rends compte que je n'ai pas revu Miller depuis ce funeste jour, ce qui a juste le don de m'obliger à malmener ma lèvre. Il est mort pour avoir voulu faire ce qu'il pensait être juste. Pas seulement pour lui, mais pour tout le monde. Merci, Wells.. Mes yeux retournent se poser sur cette toile, une fois de plus. « .. père aurait quand même adoré être là pour la découvrir. » Sa présence me manque, tous les jours davantage depuis plus d'un an. On ne se fait jamais à une telle perte. Jamais. Ceux qui osent dire que le temps arrive à panser n'importe quelle blessure sont de vrais menteurs. Bref. Haussant doucement les épaules, je pivote légèrement pour être à nouveau face à Nate. « Qu'est-ce qui t'a le plus surpris, depuis qu'on est sur Terre ? » Ma curiosité légendaire pointe à nouveau le bout de son petit nez. Mais, si ça l'invite à parler un peu de son camp et de ce qu'il a pu y vivre, ça peut toujours être sympa à écouter. Histoire de voir si nos deux expériences en terme de « premiers pas sur Terre » sont semblables ou totalement opposées. Et non, ce n'est pas une façon détournée d'imaginer ce que peut découvrir une certaine personne, là-bas. Non.
Pando
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J'étais confiant. J'étais plein d'énergie. Je crois que j'étais assez heureux à cette époque de ma vie parce que même si je n'étais pas avec lui, je savais qu'il existait. C'était déjà inespéré.
And I've seen better days you know, we'll take it slow.. Nate et Clarke
Ce hall, rempli de photos et autres œuvres, est sans doute l'un des endroits que je préfère dans ce bunker. Pas forcément pour contempler ces visages dont beaucoup datent d'avant la guerre, voire de ceux qui ont du se retrancher sous Terre. Ça, c'est plus déstabilisant comme ressenti plutôt qu'agréable. Ces personnes, bien entendu, je ne les connais pas. Et certaines de ces photos représentent des moments de la vie de tous les jours, que vivaient ces gens-là, avant que tous ces siècles d'Histoire nucléaire ne grisonnent le paysage pour de bon. A croiser certains regards immortalisés, j'ai l'impression de prendre part à des moments particuliers de ces vies sans pour autant avoir été invité à y prendre part. Une certaine forme de voyeurisme face à une manière de vivre oubliée depuis des siècles et qu'on ne pourra sans doute pas vivre avant un paquet d'années encore. Oui, c'est ridicule, je le sais. Mais, mettez-vous un peu à ma place. Ces faces souriantes qui m'entourent sont d'un tout autre temps. Une époque que je ne connais qu'à travers certains livres ou certains enregistrements et autres vidéos qui marquaient mon quotidien sur l'Arche. Ce sont les toiles qui m'attirent ici bien plus que certaines photos qui me gênent un peu, au final. De ce que j'ai pu comprendre depuis qu'on vit ici, beaucoup d'illustres artistes ont trouvé refuge dans ce bunker. Ils y ont laissé leurs dernières œuvres de leurs vivants. Pour beaucoup, réalisées ici-même. Étrange de se dire que leur public habituel n'était déjà plus de ce monde quand leur folie créative a pu se libérer une fois un certain retour au calme réalisé. Grâce à eux en tout cas, je peux profiter d'un peu de matériel par ici. Le bunker a gardé cette mémoire artistique à travers le temps. Et même si tout ce qui a pu être utilisé a quelque peu évolué, j'ai franchement de quoi, à mon tour, m'échapper d'entre ces murs. Mais, heureusement, je peux aussi compter sur certains visages connus depuis nos vies de là-haut. Comme celui de Nate. « T’es pas la 1ère personne à me dire, et tu seras pas la dernière ! » Haussant doucement les épaules, ça ne m'étonne même pas en fait, qu'il a bien pu entendre une telle remarque venant d'autres personnes. Et ouais, clairement, ce n'est pas une nouveauté, ça. Mais au moins, il me montre dans une certaine façon qu'il est fidèle à lui-même, ce qui est assez rassurant lorsqu'on atterrit dans un endroit comme ce bunker, sans toutes ces personnes qu'on côtoyait au quotidien depuis notre arrivée. Ça a de quoi faire perdre la tête. Et en parlant de ça, d'ailleurs, il n'hésite vraiment pas à m'envoyer un « Va falloir t’y habituer… Tête vide ! » qui me fait pouffer de rire, alors que je secoue la tête de gauche à droite sous les conneries débitées par mon co-anniversé. Après, je n'ai jamais dis que j'étais là pour relever le niveau, hein. Mais, c'est comme ça entre nous et ça devrait le rester. Enfin, j'espère. C'est d'ailleurs pour ça que je lui avoue que je ne suis pas contre de l'autoriser à être « un peu » canon, mais pas trop quand même ! « Bon, dans ce cas, tu peux avoir un peu de mémoire ! » Poussant un long soupire de pseudo soulagement, je me mordille la lèvre pour ne pas rire devant son air théâtral du moment. « Trop de gentillesse en toi ! » que je souffle, avec un grand sourire, me doutant bien qu'il serait capable de me répondre un magnifique T'es pas la première à me le dire, et tu seras pas la dernière..
Finalement, on part sur un sujet un peu plus.. « particulier ». Dans notre camp, il est vrai qu'on n'a pas franchement eu de contacts avec ces fameux Natifs. Le seul, en fait, qu'on a pu avoir avec cette fameuse gamine nous a mené.. droit jusqu'ici. Donc, forcément, j'avoue être un peu perdue. « Ouais. On a appris qu’il y en avait un, qui a infiltré nos rangs. Pour apprendre à nous connaître, et savoir ce qu’on voulait. » Infiltré leurs rangs ? Arquant un sourcil, je me demande bien comment cela peut être possible. Ils paraissent vivre totalement différemment de nous pourtant ? Évidemment, je n'imagine absolument pas que ces fameux Camélotiens aient pu avoir une importance là-dedans. Comment pourrais-je seulement imaginer ça ? Après tout, s'il a réussi à se faire passer pour un délinquant, c'est qu'il en sait pas mal sur nous ? « D’autres nous ont filé un coup de main pour le jardinage. Et c’est avec d’autres encore qu’on a fini par être recueilli par le bunker… » De ce que Miller me raconte, leurs « voisins » d'alors semblent un peu plus sympa que les nôtres. On n'a peut-être juste pas eu de chance ? Ou peut-être qu'eux sont tombés sur ceux ouverts sur les autres ? Aucune idée. Tout peut être possible. « Oh, je vois.. » que je laisse échapper, le regard un peu perdu devant moi. J'essaie d'y voir plus clair, histoire de voir à qui on peut réellement avoir à faire, mais.. Tout est dingue ! Et ce qui me semble encore plus étrange, c'est l'idée que nos hôtes aient pu ouvrir les portes de leur bunker à ces Natifs, alors qu'en nous « sauvant », ils les traitaient presque comme des sauvages. « Il y a quand même des trucs louches dans tout ça. » Un petit ajout fait à voix basse, de sorte à ne pas trop attirer l'attention, mais des mots qui méritent d'être pourtant dits. On verra bien. De toute façon, on n'a pas trop le choix pour le moment.
Par la suite, forcément, on en vient à parler de deux autres personnes, absentes des lieux, et qui devraient -normalement- occuper nos pensées. Sans doute est-ce le cas pour Nate, mais je ne me vois vraiment pas lui avouer qu'à ce niveau aussi, je suis perdue. Surtout pas alors qu'il est un bon ami de Zack. Du coup, j'essaie de m'en tirer comme je le peux, ne tardant pas à le questionner au sujet de Bryan, puis de son père. Et oui, on a enfin pu échanger des nouvelles avec nos proches restés sur l'Arche. « Il a l’air d’aller bien. Enfin, il va mieux depuis qu’on a pu se parler… » Je ne peux pas cacher un nouveau petit sourire avec cette bonne nouvelle. Comme dit, j'ai beau ne pas être très proche des Miller, il n'empêche que cette famille, je l'apprécie beaucoup. Et ça va de mon co-anniversé à son père. J'en viens à évoquer le mien. Ce qu'il aurait été heureux de découvrir la Terre, bien qu'elle soit si différente de celle qu'il imaginait alors. Mais, il n'en sera rien. Malheureusement. « J’en doute pas ! » Un rapide regard vers Nate, et j'esquisse un léger sourire. Mon père me manque tellement. Et mon compagnon du moment doit bien connaître cette peine et ce manque. « Et toi, t’as pu parler à ta mère ? » Acquiesçant d'un signe de tête, j'essaie de me souvenir de ma première conversation avec ma mère, depuis qu'on est ici-bas. « Ouais.. Pour la première fois, depuis qu'on est arrivé, d'ailleurs. » Même s'il doit bien s'en douter, on n'avait pas de moyen de communication avec l'Arche, au camp. Du moins, pas avant mon arrivée au bunker. Depuis, je n'en sais pas grand chose. « Et elle va bien. Enfin, je crois.. » Difficile à dire, après tout, surtout lorsque notre mère est plutôt douée -merci à son boulot-, pour moduler sa voix de son mieux. Puis bon, il doit avoir entendu ces histoires sur l'Arche autant que moi. Évitons d'en parler pour y repenser, non ?
Ainsi, j'essaie de partir sur un sujet un peu plus « neutre » niveau ressentis. Quoique. C'était quelque chose, nos premiers pas sur Terre. Nul doute que c'était pareil pour cette autre moitié des malheureux missionnés.« Grande question ! » Alors, Miller, je t'ai posé une colle ? Cette pensée un poil fourbe me donne ce petit sourire en coin, à peine peu fière de moi. Mais, c'est clair qu'il y a de quoi dire, de toute façon. « Je dirai… La météo… La pluie, le soleil, les variations de climat…. » Ah, ça .. Niveau climat, on a été assez gâtés de notre côté ! Du coup, je ne peux qu'approuver d'un mouvement de tête même si, personnellement, je pourrai ajouter la neige à cette petite liste. « La nature en général… Je me serais bien passé des plantes carnivores ! » Pouffant de rire, le constat des différences de ce qu'on imaginait de la planète est quand même flagrant et porte presque à rire de notre naïveté. Franchement, on pensait qu'on allait retrouvé cette pauvre Terre comme elle l'était, après tout ce qu'elle s'est mangée avec cette folie destructrice ? « Et le fait qu’il y ait des survivants, bien entendu ! » Surprenant, ça. Personne ne s'y attendait après tout. Comment ont-ils pu faire pour survivre ? C'est quand même assez dingue, non ? « Et toi ? » Bien entendu, il me renvoie cette question pleine de curiosité. Haussant les épaules, je glisse un simple « Tout comme toi. » Enfin.. « A quelques différences près, c'est vrai ! » Alors que je tente de revivre ces dernières semaines mentalement, je précise un peu ce que je viens de lui dire. « Même si, pour moi, je crois que ça a juste été de respirer autre chose que cet air centenaire qui circule sur l'Arche ! » Forcément, je suis bien la fille de mon père pour avoir été marquée par une telle différence. Surtout avec cet air particulièrement frais chez nous, qui asséchait et brûlait presque nos poumons clairement pas habitués à cet air si froid. A ça, je pourrai aussi ajouter cette différence de gravité assez surprenante, mais il doit s'en douter de ça bien qu'il ait pu s'y préparer un peu sans le savoir avec sa formation dans la Garde. « La neige aussi. » Comment quelque chose d'aussi glacé peut être si beau quand le soleil s'y mêle ? Et bien d'autres choses en fait. Mais, je n'ai pourtant pas le temps de compléter ma pensée. « Clarke ! » est tout ce que j'entends, derrière moi, me faisant ainsi me tourner vers mon nouveau binôme de cours. « Salut.. Nate, c'est ça ? » qu'il ajoute en venant jusqu'à nous et en prenant le temps de saluer mon co-anniversé. « Désolé de vous déranger, mais j'ai vraiment besoin de toi pour le devoir de demain.. » Lançant un regard vers Nate, bien désolée de devoir mettre notre petite discussion à un autre moment, je n'hésite même pas longtemps à lui donner un petit coup amical sur l'épaule. « Navrée mon cher co-anniversé, mais le devoir m'appelle. » Lui adressant un grand sourire, je lui fais quand même savoir quelque chose qui me semble assez important « T'en as pas fini avec ma tête vide pour autant ! On se recroise plus tard ! » Et après un dernier regard vers ce visage familier dans cet environnement particulier, me voilà à replonger dans les bouquins pour préparer les réjouissances du lendemain.
Pando
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